Qui êtes-vous et comment vous est venue l’idée de créer Au cœur du Foyer ?
L’équipe de Au Cœur du Foyer, c’est nous, Edouard et Anne-Sophie. Nous nous sommes rencontrés il y a 16 ans maintenant, et sommes mariés depuis près de 10 ans, et avons aujourd’hui 4 enfants de 1 à 8 ans.
Lorsque nous nous sommes mariés, l’Eglise nous a proposé une préparation qui nous a beaucoup apporté. Une fois mariés, nous voulions continuer à nourrir notre relation mais nous n’arrivions pas à trouver notre bonheur dans les outils existants.
Nous étions trop isolés géographiquement pour les différents groupes qui existent ; les livres, aussi passionnants soient certains, restent un apport ponctuel et isolé dans le temps; et les quelques outils existants étaient vraiment trop ludiques pour nos caractères.
Nous avons donc créé nos propres habitudes, nos propres systèmes pour nous aider à nourrir notre relation dans la durée. En parallèle de ce chemin personnel, nous nous sommes engagés comme couple formateur dans la préparation au mariage de l’église locale.
Cette expérience nous a donné envie, au départ de manière assez informelle, de lancer un compte sur les réseaux sociaux, Au Cœur du Foyer, pour partager plus largement les conseils que nous proposons aux couples que nous accompagnons.
Notre premier outil, 100 gestes d’amour en couple, est né de cette expérience comme de nos habitudes personnelles.
En plus de la création de votre boîte “100 gestes d’amour en couple”, accompagnez-vous “réellement” des couples au quotidien? jeunes ou moins jeunes?
Chaque année, dans le cadre de cette préparation au mariage, nous accompagnons entre trente et quarante couples dans cette belle étape de leur vie.
Cet accompagnement est ponctuel et pas quotidien – nous ne sommes pas thérapeutes, et il est vraiment axé sur la vie de couple. Ce sont les prêtres qui s’occupent de la partie religieuse.
Les couples que nous recevons sont d’âges et de profils assez variés. Certains sont pratiquants, quelques-uns pas du tout mais viennent pour leur conjoint. La plupart se considèrent catholiques mais sont peu formés au niveau spirituel, et frappent à la porte de l’Eglise plutôt par attachement à leurs traditions, encore très fortes dans la zone rurale où nous sommes. Certains ont dix ou quinze ans de vie commune derrière eux.
C’est très enrichissant d’accompagner un tel éventail de couples, et cela nous a aidés à concevoir notre outil de manière assez large pour qu’il puisse être utile et s’adapter à des profils de couples très variés, tant parleur âge que par leur situation personnelle ou leurs croyances.

Crédit photo : Anne Russocki
Envisagez-vous une évolution de votre projet dans le temps ? Par exemple, avec vos enfants qui grandissent, une boîte de conseils pour la relation parents-enfants ?
Nous aimerions dans un premier temps étoffer la partie couple en trouvant les bons formats pour proposer, sur le modèle de nos 100 gestes, d’autres outils les plus pratiques, concrets et simples d’utilisation possibles.
Les idées sont là, basées notamment encore une fois sur ce que nous vivons nous-mêmes et sur ce que nous proposons aux couples que nous accompagnons.
Il faut maintenant que nous arrivions à trouver le temps de les formaliser – ce qui est un défi à part entière puisqu’Edouard a toujours son travail à côté de ce projet, et que je suis pour ma part à l’origine au foyer pour m’occuper de nos enfants.
D’autres idées sont d’ailleurs effectivement venues avec l’arrivée des enfants, les changements du quotidien et nous aimerions beaucoup un jour proposer les outils éducatifs que nous aurions aimé avoir, ou encore les outils d’organisation qui nous aident au quotidien.
Le temps fera son œuvre et son tri, et nous verrons lesquelles de nos idées feront leurs preuves dans le temps, pour proposer seulement des outils qui se sont avérés réellement fonctionnels pour nous au quotidien.
Enfin, à l’occasion de cette Saint Valentin, pourriez-vous nous prodiguer LE conseil qui vous semble être un des plus importants dans la relation de couple ?
Au risque de prêcher pour notre paroisse, ce serait de toujours veiller à ce que notre conjoint se sente aimé, en posant concrètement chaque jour, chaque semaine, des gestes qui le lui montrent.
Lorsqu’on a l’impression que les sentiments perdent en vigueur, que le quotidien nous fatigue, voire même parfois qu’un fossé se creuse lentement, savoir que l’autre nous aime ne suffit plus.
Nous avons besoin d’actes concrets pour restaurer et alimenter notre connexion émotionnelle. Les contenus à destination des couples parlent beaucoup de communication. C’est intéressant mais c’est quelque chose à travailler dans un second temps, après s’être assurés que nous posons régulièrement l’un envers l’autre des gestes d’amour.
C’est parce que nous nous sentons aimés que nous trouvons les moyens de régler nos problèmes, que nous trouvons de la joie dans notre quotidien, que nous sommes suffisamment sereins pour à notre tour donner de l’amour à nos enfants.
Et ce qui fait que nous nous sentons aimés, c’est toutes les petites preuves d’amour aussi simples que banales mais qui ont besoin d’être bien réelles, et régulières, que notre conjoint nous prodigue au quotidien, comme nous faire le café, nous prendre dans ses bras, nous faire un compliment, prendre cinq minutes pour nous écouter, nous préparer un bon diner, penser à cette course que nous avions oubliée, ou encore nous envoyer un message tendre ou complice.